Au centre, Françoise, la fille de Juliette Darle.
Comme annoncé précédemment, nous avons eu le plaisir d’accueillir Françoise Darle, la fille de la poétesse Juliette Darle.
Après nous avoir présenté le parcours littéraire de cette poétesse, elle a interprété, non sans émotion quelques poèmes de sa maman.
En suivant le lien ci-dessous, vous pourrez écouter ces poèmes.
Au delà du poète, nous avons découvert une personnalité profondément marquée par la force de l’engagement pour la liberté, pour les arts, la culture. En effet, Juliette Darle, remarquée par Aragon, Cendrars et Eduard, se plaît dans la fréquentation de nombreux peintres, sculpteurs ou photographes et écrit sur eux, Gromaire, Fernand Léger, Picasso, Giacometti, Lurçat…
En chantant les textes de sa maman, Françoise Darle a illustré une démarche chère à notre poétesse, convaincue que la poésie a partie liée avec l’oralité, ayant assidument récité ses poèmes en compagnie de guitaristes et de chanteurs, comme Serge Reggiani, puis Alain Buci.
Son poème « Montparnasse » interprété ici par Alain Bucci :
Pour la connaître davantage, un entretien avec André Darle, réalisé le 15 mars 2016 par Monique Bertholissio et Frédéric Brun dans les espaces du théâtre Sylvia Monfort, qui nous raconte leur vie commune d’engagement pour la poésie :
https://www.youtube.com/watch?v=pwm_KXdksQk
Son « Manifeste pour un Vibrato Majeur », présenté par elle-même :
« Chaque époque a ses vertiges. Qu’une simple formule, que de pauvres mots puissent mettre parfois « le feu aux poudres », voilà qui inquiète et surprend. Au-delà de certaines mièvreries contemporaines, celles que le cénacle aura par inadvertance sans doute tolérées, je vois surgir un vibrato majeur, l’obsession irrésistible du rythme, un embrasement, une palpitation jamais éteinte. Un siècle impair s’avance, voyez déjà ses abîmes, ses fulgurances, ce romantisme à peine esquissé, si dissemblable pourtant de celui de Marceline ou de George, de celui des Surréalistes aussi, dont les feux pourvoyeurs d’aurore illuminent encore nos contrées. Contre le trémolo obscène et l’absurdité d’un monde, peut-on souhaiter au vent chanteur cette aubaine,« ce vibrato majeur » cette incantation du large ? J’écris ceci pour la décennie à venir et comment ne pas dédier à la jeunesse, à celle qui partage ses rêves et les chante, ces promesses insensées d’autres dissonances. J’écris ceci quand s’agitent prématurément les feuilles dans le souffle qui les emporte, quand passent avant l’heure les grues de l’automne. »
Juliette Darle octobre 2003
https://www.youtube.com/watch?v=7pPnmp7g-90
Notre habituelle scène ouverte nous a permis d’entendre des poèmes de Blaise Cendrars, Jacques Darras, Renée Vivien,
Marceline Desbordes Valmore, Guylaine Forestier.
Les femmes présentes dans l’assemblée se sont prêtées au « Bokala », une pratique poétique algéroise, se situant entre jeu et rite,
durant laquelle les femmes se retrouvent pour s’adonner à la poésie, guidées par leur quotidien, l’espoir, l’amour, la nostalgie, l’exil…
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